Pour mieux connaître le patrimoine bâti traditionnel présent sur le territoire, le Parc et ses partenaires ont engagé plusieurs campagnes de repérages du patrimoine bâti traditionnel. Ces campagnes ont fait ressortir les typologies les plus représentatives de notre territoire, recourant aux matériaux de construction les plus répandus : le torchis, les grès et calcaires durs, la craie et la brique. Ce sont les matériaux dits traditionnels, ceux employés spontanément et facilement, avant l’arrivée des matériaux industrialisés comme le béton (datée en 1948).
Quant aux typologies fonctionnelles, elles sont nombreuses, allant d’élément de « petit » patrimoine comme les puits, aux majestueux manoirs en passant par la ferme dite élémentaire (d’un seul volume).
Ces repérages permettent aux collectivités locales de mieux cerner les éléments constitutifs de leur environnement qu’il conviendrait de préserver dans le cadre de leur document d’urbanisme, par exemple.
En 2005, le Parc a rédigé une première synthèse des premières campagnes d’inventaire dont l’objectif était de cerner les formes de bâtiments patrimoniaux du territoire ainsi que les techniques qui leur étaient associées. Cette synthèse a pris la forme d’un guide technique. Avec cette matière, une exposition a également été réalisée.
Torchis, briques, grès et calcaires durs, mais aussi craie sont les quatre principaux matériaux de construction utilisés traditionnellement. Les qualités de ces matériaux sont méconnues, ce qui rend leur maintien dans le paysage compromis. Et pourtant, l’emploi de ces matériaux donne à nos campagnes une grande typicité, que le visiteur ne tarde jamais à repérer. De plus, à l’heure où il est nécessaire de s’interroger sur nos consommations énergétiques, ces matériaux présentent de nombreuses qualités que le Parc cherche à valoriser. Ainsi, les murs en torchis consomment peu d’énergie grise ; ceux en pierres dures présentent une inertie des plus intéressantes, etc.
Le Parc cherche également à mieux faire connaître les formes architecturales, notamment du patrimoine vernaculaire : fermes, maisons de bourg à étage, maisons de maraîchers, etc. Ces fonctions donnent à lire l’histoire du territoire et des hommes qui l’occupent. C’est pourquoi, il est nécessaire de bien prendre en compte l’architecture de ces édifices avant de démarrer un projet de rénovation quel qu’il soit.
Des stages sont régulièrement organisés afin de permettre une transmission de savoir-faire adaptés à l’entretien de ces édifices. Consultez l'agenda du Parc.
Si le Parc forme très rarement directement les artisans, ses partenaires comme la Confédération des Artisans et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) ou le CD2e le font, dans le cadre de leurs missions. Le Parc se fait le relais de leurs actions, afin de garantir l’accès aux artisans du territoire à ces formations qui leur permettront de développer un savoir faire correspondant aux patrimoines présents localement.
Ainsi, le Parc relaie l’organisation du CIP Patrimoine (Certificat d'Identité Professionnelle), qualification portée par la CAPEB, identifiant les artisans aptes à restaurer le patrimoine ancien. Il participe également à l’organisation de certains stages pratiques. Il relaie également les propositions de formation autour de l’écorénovation du bâti ancien. Des affiches sont régulièrement éditées et disposées dans les communes.
Les maisons bâties en torchis se rencontrent un peu partout, sur le territoire du Parc. Faisant appel à une technique de construction simple et peu onéreuse à base de matériaux trouvés sur place (bois, terre, paille), on retrouve encore ce type de construction dans certains secteurs du Parc, le plus souvent, le long de cours d’eau (autour de Desvres, Licques, la vallée du Bléquin, etc.). Néanmoins, le manque d’entretien et la perte du savoir-faire raréfient ce patrimoine.
La loi sur la transition énergétique et une meilleure prise en compte des matériaux biosourcés dans le secteur du bâtiment laisse entrevoir un bel avenir pour la terre crue, composante majeure de ce patrimoine.
Ce type d'habitation est limité à la partie boulonnaise du territoire de Parc. Les murs de ces habitations sont construits en pierre des carrières les plus proches.Trois qualités de pierre peuvent se rencontrer : la pierre marbrière, la pierre de Marquise et la pierre de Baincthun. D’une grande résistance, ce matériau de construction permet à ce patrimoine de résister au temps. Mais, là encore, une méconnaissance du fonctionnement de ces matériaux peut mettre en danger ce patrimoine.
L’inertie prouvée de ces types de murs, tant recherchée aujourd’hui pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, remet ces types d’ouvrages au cœur des enjeux du 21ème siècle.
À la différence du grès, la craie est un matériau tendre qui se prête à un travail de taille plus précis et plus élégant, parfois proche de la sculpture. L’usage de la craie a longtemps été réservé à l’architecture monumentale, maisons seigneuriales, fermes fortifiées, églises… Mais, là où l’extraction était plus facile, on n’hésita pas à construire de simples habitations à base de craie, avec cependant des matériaux de qualité diverse. La typologie de cet habitat est simple : la façade principale est toujours orientée sud/sud-est et la profondeur du bâti, conditionnée par la portée de poutres est faible. La présence de corniches moulurées, l’alignement systématique des baies, aux larges ébrasures, et la présence plus courante de bâtiment à un étage sont d’autres caractéristiques marquantes.
Avec l’extraction du charbon à la fin du 17ème siècle, la brique et la tuile, autrefois matériaux coûteux, deviennent de véritables produits de série, économiques et faciles à mettre en œuvre. Les briques ne sont plus cuites directement sur les chantiers, dans les fours à meules artisanaux à flamme directe qui fournissaient des produits de couleur variée. De nombreuses briqueteries s’installent alors autour des gisements locaux d’argile. Comme pour d’autres types, le logis reprend le principe de la juxtaposition de pièces au rez-de-chaussée, éclairées par des ouvertures en façade principale exposée sud-sud-est. Mais c’est notamment par l’utilisation des combles comme volume habitable que se caractérise ce type d’habitat. Les murs sont élevés sur un même plan, dans le même matériau, sans soubassement différencié.
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