Des truites, des saumons... Dans certains tronçons de la Hem, on ne pensait pas voir revenir ces poissons. Mais aujourd'hui, c'est pourtant une réalité. En effet, grâce aux travaux menés par le Symvahem avec le soutien technique du Parc naturel régional et de leurs partenaires, près de 33 kilomètres de cette rivière ont été rendus de nouveau colonisables pour les poissons migrateurs.
Depuis près de dix ans, le Syndicat mixte de gestion de la Hem (le Symvahem) travaille avec le Parc naturel régional pour rendre à la Hem son aspect sauvage. En effet, en 2013, le front de migration, c'est-à-dire l'endroit où les migrateurs ne pouvaient plus remonter plus en amont la rivière, se situait au niveau de Recques-sur-Hem, limite Polincove. Au-delà de cette limite, plus aucun poisson migrateur ne pouvait passer. Pour lire l'article en entier, cliquer sur le "+" en bas à droite !
Ce blocage s'expliquait par la présence de nombreux ouvrages sur la rivière. En 2013, on en dénombrait pas moins de 180. Pour la plupart, il s'agissait de seuils agricoles (un système pour inonder artificiellement une zone agricole afin de lui apporter du limon). Mais 14 de ces ouvrages étaient bien plus imposants car ils alimentaient des moulins et des piscicultures (qui n'étaient plus en activité). Situés sur le lit principal de la Hem, ces 14 ouvrages formaient des obstacles infranchissables pour les sédiments, l'eau et les poissons qui cherchaient à remonter et redescendre le cours de la rivière.
Des travaux très importants ont été menés afin de rendre franchissables ces obstacles. Pour chaque ouvrage, il a fallu trouver une solution adéquate : suppression de l'ouvrage, contournement de celui-ci (on creuse un lit secondaire à la rivière), aménagement du lit pour le rendre franchissable. Les bâtiments des moulins ont été préservés, des travaux ont même été réalisés aux abords afin de les mettre en valeur.
Après des années de chantier, les résultats se voient. 23 kilomètres de rivière ont été restaurés, près de 33 kilomètres ont été rendus colonisables par les espèces migratrices. Désormais les poissons peuvent remonter la Hem et ses affluents jusque Licques, Surques, Haut-Loquin et Audrehem.
C'est une belle victoire pour tous les partenaires engagés dans ce projet, le Symvahem et le Parc, mais aussi l'Agence de l'Eau Artois-Picardie et la Région Hauts-de-France qui ont participé au financement des opérations. La fédération départementale de pêche est également intervenue et a offert un soutien technique à certaines opérations. Les travaux ont été réalisés sous la validation de l'Office français de la biodiversité ainsi que de la Direction départementale des territoires et de la mer.
Les efforts ne s'arrêtent pas là. Un plan prévisionnel d'études et de travaux est à l'ordre du jour pour la période 2022-2024. Avec notamment un focus sur quatre ouvrages situés sur le Sanghen, un affluent de la Hem. Parallèlement, les différents partenaires du projet proposeront la candidature de la Hem, du moins d'un de ses tronçons, au label de qualité Rivières Sauvages.